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    • Entrer en contact avec la mort, mourir sans discussion, savez-vous ce que cela veut dire ?

     

    Car la mort, lorsqu’elle vient, n’argumente pas avec vous.
    Pour lui faire face, vous devez, chaque jour, mourir à toute chose : à votre angoisse, à votre solitude, aux relations auxquelles vous vous accrochez ; vous devez mourir à vos pensées, mourir à vos habitudes, mourir à votre femme afin de la regarder avec des yeux neufs ; vous devez mourir à la société afin de pouvoir, en tant qu’être humain, être neuf, frais, jeune, et capable de la regarder avec ces yeux-là.

    Mais vous ne pourrez pas affronter la mort si vous ne mourez chaque jour.
    Ce n’est que lorsqu’on meurt que naît l’amour.

     

    L’esprit qui a peur est dénué d’amour – il a des habitudes, il a de la sollicitude, il peut se forcer à être bon et superficiellement attentionné.
    Mais la peur engendre la souffrance, et la souffrance, c’est le temps sous forme de pensée.

    Donc, mettre fin à la souffrance, c’est entrer en contact avec la mort de votre vivant – en mourant à votre nom, à votre maison, à vos biens, à votre cause, de sorte que vous débordiez de fraîcheur, de jeunesse, de lucidité, et que vous puissiez voir les choses telles qu’elles sont, sans la moindre distorsion.
    C’est ce qui va se passer à l’heure de votre mort.
    Mais notre mort aux choses physiques est limitée.

     

    Nous admettons, en toute logique et en toute raison, que l’organisme cesse un jour de vivre.

    C’est pourquoi nous nous inventons une vie, tissée de tout notre vécu – tissée de nos angoisses quotidiennes, de notre insensibilité quotidienne, de nos problèmes toujours plus nombreux, de toutes ces stupidités de la vie ; cette vie que nous voudrions perpétuer, nous l’appelons « l’âme » – qui est, selon nous, ce qu’il y a de plus sacré, qui participe du divin, alors qu’elle fait toujours partie de votre pensée et n’a donc rien à voir avec la divinité.
    Telle est votre vie !

     

    Il faut donc, chaque jour, vivre et mourir à la fois – car c’est en mourant qu’on est au contact de la vie.

     

    C'est bien sûr, dans la disparition finale qu'est le renouveau, n'est-ce pas?
    Ce n'est que dans la mort que naît quelque chose de neuf.
    Je ne cherche pas à vous rassurer.
    Ce que je vous dis en ce moment n'a ni à être cru ni à être admis, car vous allez en faire une chose rassurante, de même que vous croyez actuellement en la réincarnation ou à la continuité dans l'au-delà, et ainsi de suite.
    Or le fait réel, c'est que toute chose qui perpétue ne peut connaître ni renaissance, ni renouveau.

    Donc, c'est en mourant chaque jour qu'il y a renouveau, qu'il y a renaissance.
    C'est cela, l'immortalité.
    C'est dans la mort qu'est l'immortalité – pas la mort dont vous avez peur, mais l'acte de mourir à toute conclusion, à tous souvenir, à toute expérience, à tout ce à quoi le « moi » s'identifie.
    C'est dans cette mort de chaque instant au « moi » qu'est l'éternité, qu'est l'immortalité et qu'il est une chose dont il faut faire l'expérience – au lieu de lui consacrer maintes spéculations et conférences, comme vous le faites pour la réincarnation et autres choses du même genre ...

     

    Lorsque vous n'avez plus peur parce qu'à chaque minutes il y a fin et renouveau, alors vous êtes ouvert à l'inconnu.
    La réalité, c'est l'inconnu.
    La mort aussi, c'est l'inconnu.
    Mais, entre autres absurdités, dire de la mort qu'elle est magnifique, qu'elle est merveilleuse, sous prétexte que nous allons nous perpétuer dans l'au-delà, est une attitude sans la moindre authenticité.
    Ce qui est authentique, c'est de voir la mort telle qu'elle est – une fin, une fin dans laquelle il y a renouveau, renaissance – pas une continuité.

    Car tout ce qui se perpétue finit par dépérir ; mais ce qui a le pouvoir de se renouveler est éternel.

     

    Krishnamurti
    Le livre de la méditation et de la vie.

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 19 Février 2020 à 06:54

    J'ai eu le plaisir de lire Krishnamurti et toutes ses théories, et j'ai aussi croisé la mort, j'ai bien eu le temps de la regarder dans les yeux, je me souviens de chaque instant ou on se rend compte que tout est fini, ce bien être qui nous envahit, il est impossible de mettre des mots et il est sans doute bien vaniteux de vouloir l'expliquer. La seule chose qui en résulte c'est que chacun doit prendre conscience de la valeur de la vie et prendre le temps de vivre, car c'est inéluctable, il faudra partir un jour.

    Amicalement

    Claude

    2
    Mercredi 19 Février 2020 à 07:43

    Pour moi la mort  c'est partir vers de longues vacances, je l'ai déjà côtoyée  donc maintenant je n'ai plus peur ,  tout est prêt pour ne pas causer d'ennuis à ceux qui reste , alors je vis au jour le jour en profitant de toutes les beautés de la nature , des bons moments avec parents, amis  la preuve  un réel plaisir  avec mes copinautes chaque matin,   bon mercredi  big bises Bérénice 

    3
    Mercredi 19 Février 2020 à 19:00

    Bonsoir Bérénice, merci pour ton gentil com. Pas trop présente sur le blog car nous avons notre petit fils et à partir du Week end nos petites filles arrivent pour 15 jours. Que du bonheur!!! C'est une chose que j'ai horreur de parler, c'est bien de la mort. J'ai frôlé deux fois. Mais çà me fait peur. Rien que d'en parler. Demain çà sera une balade si le temps le permet car à cette heure là, il pleut. Bonne soirée. Gros bisous.

    4
    Jeudi 20 Février 2020 à 06:33

    ♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫ 

    Bonjour  Bérénice ❤️

    Comment va tu?? bien j'espère

    Avec toute ma tendresse

    Je t'envoie mes plus douces pensées

    Et te souhaite une bonne journée

    Avec toi dans la joie et la bonne humeur 

    ♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫♫

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