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    La vie est NAISSANCE à soi-même

    J'ai déjà dit ici, dans ces pages, que le sens authentique et sans doute plénier de

    la fête chrétienne de la Nativité (Noël) nous conduit à réaliser que notre vie est

    apprentissage d'une naissance à la vie, et donc à nous-même, jamais terminée.

    Chaque année, lorsque je participe aux offices liturgiques de cette fête fort

    populaire dans l’Église catholique, je ne puis m'empêcher de remuer en moi une

    question qui me "turlupine" un peu plus d'années en années. La forme et le genre

    forcément quelque peu ritualiste, et parfois un brin folklorique, de cette fête ne

    nous empêche-t-il pas, en fait, d'entrer dans le mystère existentiel et vivant de

    la naissance du Christ, il y a plus de 2000 ans?

    Je ne veux pas ici donner l'impression de juger le travail pastoral de communautés

    paroissiales qui font souvent ce qu'elles peuvent et avec les moyens du bord, fort

    limités. Je pense, en particulier, à l'isolement des petites communes rurales dont

    les conditions d'accueil en plein hiver sont plus que précaires. Il y a deux ans, j'ose

    dire que nous nous sommes carrément "gelés" pendant la messe de minuit. Mais je ne

    souhaite pas en rester aux conditions matérielles, je voudrais aborder la question du

    sens symbolique et liturgique de cette fête.

    Il me semble, même si je suis conscient que c'est un ressenti personnel limité et

    contextualisé par mes expériences, que ces célébrations se sont ankylosées dans

    une formalisme profondément éloigné de la signification biblique originaire. Je suis

    aussi conscient que les personnes qui participent à ces célébrations sont souvent

    éloignées de la réalité d'une foi vécue, engagée. Je regrette, néanmoins, le manque

    cruel de créativité pour exprimer le sens de cette fête pour aujourd'hui. Je sais que

    beaucoup de groupes de chrétiens en France sont conscients de ce problème. J'en veux

    pour preuve un cercle de catholiques "alternatifs" (Mais en lien avec le diocèse), à Aurillac

    dans le Cantal, qui prépare depuis longtemps un autre concept de célébration dominicale.

    Plus joyeux et plus convivial, plus soucieux d'inscrire la foi célébrée dans la vie de tous les

    jours, plus participatif, plus conscient du fait que l'avenir de la foi se joue dans une implication

    personnelle et un témoignage vivant. Ce groupe est en train de concocter une célébration

    préparatoire à la fête de la Nativité. A en lire le plan et le contenu, je sens là un réel désir

    partagé de s'inscrire dans une dynamique d'incarnation bien réelle de la semence de l’Évangile

    aujourd'hui au coeur des réalités du moment.

    Noël sera mémoire actualisée de la naissance d'un Sauveur, si et seulement si je puis sentir en

    moi le mouvement d'une véritable renaissance pour mon existence, maintenant.

     

     

    Marc Maronne

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