Quand la nuit éclaire ma façon
de voir le jour...
Un ami scientifique qui enseigne dans une École d'aéronautique près de chez moi, me disait, lors d'un séminaire il y a deux ou trois ans, que son étonnement était que la nuit ne soit pas aussi claire que le jour. Bon, d'accord, cet enseignant-chercheur est facétieux donc j'ai cru un instant qu'il voulait émoustiller mes neurones avec une blague. Eh bien pas du tout. Son regard perçant et sa bouille on ne peut plus sérieuse m'ont vite fait comprendre qu'il s'agissait d'un beau "missile" qu'il envoyait à ma native et indéracinable curiosité.
Voici quelle fut son argumentation. Simplifiée et brève parce qu'il sait que je n'ai pas du tout les outils des sciences dites "dures". Il m'expliqua, qu'en fait, la voie lactée est farcie d'étoiles et de galaxies lumineuses et que donc la nuit, nous devrions voir autant que le jour puisque la "luminosité de l'obscurité" est réelle mais non perceptible par nos capacités visuelles humaines. Il n'en fallait pas plus pour éclairer ma lanterne poétique, et même si, je vous l'avoue je n'ai pas compris grand chose à sa démonstration supposée être accessible aux néophytes. Cela me suffisait. J'avais compris l'essentiel: la nuit est éclairée par une lumière que je ne vois pas. Cela m'a donné des idées.
Les jours qui ont suivi, j'ai écrit une série de textes sur la clarté de la nuit, sur le fait que nos obscurités ne sont peut-être que des vues de l'esprit, ou des chimères chargées de réveiller nos habitudes. Depuis, souvent, lorsque je contemple la voûte céleste, je pense à cet ami érudit mais aussi musicien, organiste à ses heures et par dessus tout féru de Jean-Sébastien Bach à propos duquel il est intarissable pour vous expliquer les liens entre science, poésie et musique.
Oui, c'est un fait incontestable, aujourd'hui le jour s'est levé et je m'en réjouis. Mais figurez-vous que le fait de savoir que la nuit est comparable au jour modifie de fond en comble ma manière de capter la lumière et de m'en imprégner. Comme s'il n'y avait plus de nuit et de jour, ni d'ennuis, de soucis et de joies...mais seulement la clarté d'une lucidité bienfaitrice.
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Très interressant ton billet du jour Bérénice.
Tu n'es plus dans les ténèbres.
Bon week-end.