UNE CABANE AU FOND DES BOIS
Voilà l'abri qu'il me faut pour être moi
Après des années de luxe et de progrès
Voici l'habitat que les humains repus
Ont envie d'investir loin de la ville qui pue,
Après tant de décennies à rêver de salle de bain
Et de cuisines équipées grand teint,
Voici venue l'heure de la déconvenue,
Nous voudrions désormais vivre nus
Au milieu des forêts touffues,
Seuls, sans un sou, prêts à cueillir
Dans les vieux taillis défraîchis
La nourriture du jour sans chichi,
Nous avions fantasmés sur les buildings
Et les tours d'immeubles bétonnées,
Nous voici conduits à imaginer
Dans les vieilles cabanes de notre enfance
L'espace où nous pourrions reprendre espoir,
La vie a ses revers et ses caprices
Que même un château en Espagne
Ne pourrait anéantir,
La modération et la simplicité
Sont devenues un luxe
Que seuls les esprits libres
Peuvent acquérir pour le prix
D'une existence enfin digne de ce nom.